Presque morte by Pierce Blake

Auteur:Pierce Blake [Pierce Blake]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: UNKNOWN
Publié: 2020-04-22T22:00:00+00:00

CHAPITRE VINGT-ET-UN

Cassie décida de ne pas perdre son sang-froid alors qu'elle se préparait à affronter la colère de Mme Rossi. Elle essayait simplement de l'intimider pour qu'elle avoue. Dans ce cas, il lui suffirait de résister et garder son secret.

"J'ai fait quelques courses," dit-elle, en feignant l'indifférence, l'air désinvolte.

"Vraiment ?" Mme Rossi souriait, le ventre de Cassie se noua de plus belle. Son sourire complice n'avait rien d'agréable ou de gentil.

"Ce n'est pas ce que m'a dit mon ami M. Dellucci quand il m'a appelé tout à l'heure," poursuivit-elle sur le même ton calme et suffisant.

Cassie plaqua sa main sur sa bouche, horrifiée.

Son intuition était la bonne. Elle avait été trahie, mais par une source différente, complètement inattendue. M. Dellucci l'avait balancée. L'homme à qui l'on avait confié le bien-être des enfants avait délibérément choisi de prévenir leur mère, au lieu d'agir sur la base du signalement que Cassie lui avait fourni. Elle avait l'impression que le monde s'écroulait. Etait-ce Dieu possible ?

"Une chance que j'entretienne de bonnes relations avec les autorités," poursuivit la femme d'affaires.

Son sourire s'élargit, Cassie comprit la nature de leur relation. Mme Rossi les payait pour qu'ils ferment les yeux. De la corruption pure et simple, elle était profondément choquée.

"Il a heureusement pris le temps de m'appeler et m'expliquer que vous lui aviez fait perdre son temps avec des accusations inutiles et infondées, en digressant sur votre enfance. Il m'a contacté pour me mettre en garde, il est très fréquent que les personnes ayant subi des abus par le passé deviennent à leur tour des agresseurs. Il m'a demandé s'il devait organiser une inspection surprise cet après-midi, vous avez passé beaucoup de temps seule avec les enfants."

Cassie se reprocha de ne pas avoir réalisé que quelque chose clochait dès le moment où sa visite n'avait pas été consignée au registre officiel. Elle n'avait pas reçu de numéro, il n'y aurait donc pas de trace officielle de sa plainte. Elle aurait dû se montrer plus méfiante lorsque la conversation avait dérapé, qu'il avait commencé à lui poser ces questions sans rapport avec la raison de sa visite. Les apparences étaient contre elle. Leur collusion lui avait ôté tout pouvoir — jusqu'à sa crédibilité — il ne faisait aucun doute que ces deux-là pourraient très facilement monter un dossier contre elle s'ils le souhaitaient.

Comment un travailleur social pouvait-il abandonner des enfants en détresse ? Elle était profondément choquée par tant d'injustice, surtout après avoir décrit les horreurs à grands renfort de détails. Il avait décrété qu'une manne supplémentaire, cet argent tombé du ciel, offert par cette femme riche et influente, comptait plus que les besoins d'enfants innocents et sans défense, que ses pots-de-vin justifiaient qu'il les laisse à leur triste sort.

Mme Rossi poursuivit après une pause délibérée, afin de d'assurer que Cassie ait bien compris.

"Je lui ai dit que l'inspection ne serait pas nécessaire puisque vous partez demain. J'ai malgré tout préféré rentrer à la maison pour vous avertir personnellement que si vous essayez de créer des problèmes, vous perdez votre temps.

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